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Le briefing politique essentiel du matin.
Par ELISA BERTHOLOMEY
Avec SARAH PAILLOU
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SURPRISE. Alors que la France entame son cinquantième jour sans gouvernement en exercice, ce n’est pas le futur mais un ancien Premier ministre qui fait la une de l’actualité politique de ce mercredi 4 septembre 2024. Bon réveil à toutes et à tous.
HAVRAIS TIRE. Est-ce là le coup de pression dont Emmanuel Macron avait besoin pour enfin arrêter son choix sur un PM ? À 19h55 précisément hier, un petit frisson a parcouru notre épine dorsale lorsqu’a été mise en ligne une interview qu’Edouard Philippe a accordée au Point. L’ancien chef du gouvernement annonce depuis Le Havre (forcément) qu’il “[sera] candidat à la prochaine élection présidentielle”.
Mieux vaut tôt. Vous l’avez noté, Philippe ne mentionne pas clairement 2027 dans l’entretien. Il “confirme” d’ailleurs être prêt en cas de présidentielle anticipée — ce qu’Emmanuel Macron a pourtant plusieurs fois exclu pendant l’été.
Élysée 2025. A en croire plusieurs des interlocuteurs de votre infolettre, le Havrais a un calendrier très précis en tête. Ainsi a-t-il récemment demandé aux membres du bureau politique de son parti Horizons “d’être prêts pour le printemps”, au cas où. “Il considère qu’après mai tout peut évoluer : en juin, il peut y avoir une nouvelle dissolution, en septembre, en cas de blocage sur le budget, une remise en cause du président qui le pousserait à la démission”, décryptait un fin connaisseur de la pensée philippiste.
À la Georges. Mieux vaut donc ne pas figer l’échéance. Son entourage nous renvoyait à la déclaration de candidature de Georges Pompidou, en janvier 1969, qui lui non plus n’avait pas donné de date.
Archives. Pour les lecteurs qui n’ont pas la mémoire politique du futur retraité Alain Duhamel, précisons que l’annonce de Pompidou a eu lieu quelques mois avant que le Général de Gaulle ne décide de démissionner.
Claqueurs. Les membres d’Horizons doivent eux aussi se tenir prêts. Mais ils n’ont été mis dans la boucle de la déclaration de candidature que tardivement, lors du bureau politique du parti hier soir. “On a été au courant de l’interview dans Le Point et d’une grande annonce”, nous pianotait un cadre du mouvement dans la soirée, emoji sourire à l’appui. Ce qui ne les a pas empêché d’applaudir, à grand renfort d’éléments de langage, une annonce “que tout le monde savait” et qui évite “les faux-semblants”.
Mauvais tempo. Cette anticipation a fortement déplu à l’écosystème macroniste, “quel sens du timing” étant le commentaire le plus souvent revenu à nos oreilles. “Il est à contre-temps depuis janvier”, constatait même un conseiller de l’exécutif avant de nous dresser la liste des manquements, selon lui, de Philippe : “En janvier, il refuse de revenir au gouvernement, en juin, il ne veut pas aller aux législatives, cet été, alors qu’il voulait reconstruire la majorité, il était complètement absent…”
Mission : impassible. Playbook a même cru déceler une pointe de mépris dans la réaction de l’entourage du chef de l’Etat, dûment contacté au sujet de cette interview. “Il y a un PM à trouver, des urgences à traiter, des défis à surmonter pour le pays. Le reste…”, balayait un conseiller élyséen en fin de soirée.
Cachottier. Il faut dire que Philippe n’a pas jugé bon de prévenir Emmanuel Macron de son intervention, ni sur le fond, ni sur la forme. Les deux hommes se sont pourtant vus deux heures lundi soir à l’Elysée sans que le Havrais n’aborde le sujet avec son ancien boss, a appris Playbook auprès de deux sources au courant de cet échange.
Ça brouille à l’Intérieur. Même du côté de Gérald Darmanin, qui a pourtant déjà affiché son soutien au président d’Horizons, l’annonce n’a pas suscité un grand enthousiasme. “Il est furieux”, nous contait un récent interlocuteur de l’encore ministre de l’Intérieur.
Cible dans le dos. Conclusion fournie par le même : “Macron ne va avoir qu’un objectif, c’est d’atomiser Philippe”, semblait-il presque saliver d’avance. Et notre homme de se permettre un petit conseil au président : “De ce point de vue, il devrait confier les clefs [de Matignon] à un LR.”
COINCÉ DANS LA CENSURE. Puisqu’on en parle… Faisons un rapide point sur la quête de nouveau Premier ministre. Emmanuel Macron poursuit toujours ses consultations pour trouver la perle rare parmi les forces politiques. Hier, une fois le soufflé Thierry Beaudet retombé (comme Playbook vous l’écrivait dès le matin), un nouveau nom a (re)surgi dans l’atmosphère : Xavier Bertrand.
Rabibochage. Ce dernier a tout fait pour lever l’obstacle que représenterait un vote de censure du Rassemblement national. Le président des Hauts-de-France et grand rival de Marine Le Pen dans la région a ainsi tenté de recoller les morceaux en se mettant en lien avec Sébastien Chenu, député du Nord et proche de la cheffe du groupe. “Il l’a chargé de convaincre MLP de ne pas le censurer”, nous certifiait un conseiller de Bertrand.
Peine perdue : selon les informations recueillies par Playbook, Chenu s’est fendu d’un message pas piqué des roses en direction du président des Hauts-de-France. “Au delà du bluff malvenu, il est évident que le RN te censurera immédiatement si tu étais nommé. Ni bluff, ni double discours de notre part à ce sujet”, lui a-t-il pianoté. Bertrand l’a laissé en lu.
C’est non. Ainsi le RN a mis son veto sur le Saint-Quentinois, jugé “outrancier et insultant à l’égard du RN et de ses millions d’électeurs”, selon la direction du parti. “Marine l’a dit au PR la semaine dernière”, nous assurait un poids lourd du groupe, “pour nous, c’est non ; on l’a vu à l’oeuvre, on le connaît par cœur, comme ministre, à la Région, à la tête de l’UMP.” L’option Bertrand, loin d’être une nouveauté — son nom était déjà cité début août —, s’est alors dégonflée, dès la mi-journée, et ce, malgré le soutien de la droite, Laurent Wauquiez en tête, raconte L’Opinion.
Pas si vite. Malgré la menace du RN, Emmanuel Macron, qui penche finalement “plutôt” pour une “solution politique” (et donc pas technique), continue de tester les pistes Bertrand et Cazeneuve, a fait savoir l’un de ses proches à l’AFP en début de soirée.
À GAUCHE. De Cazeneuve justement, il en a été question lors du bureau national du PS qui se tenait hier soir. Les opposants à Olivier Faure demandaient un vote de soutien à l’ex-ministre de François Hollande, refusé par la direction du parti qui a préféré soumettre au scrutin une résolution portant sur les dix lignes rouges du PS. Les détails sont à lire dans Le Parisien.
C’EST EXTRA. Emmanuel Macron en a convenu, a appris Playbook lundi : les députés devront retrouver fissa les bancs du Palais-Bourbon, une fois le gouvernement composé. Mais il faudra pour cela la convocation d’une session extraordinaire de l’Assemblée nationale.
Marre des vacances. C’est justement ce qu’ont demandé la semaine dernière les députés du Rassemblement national, vite suivis par ceux du NFP et de Liot. Ils réclament de siéger avant la date prévue par la Constitution, à savoir le 1er octobre ; ce qui nécessiterait un décret du chef de l’Etat.
Ben oui : comment écouter la déclaration de politique générale d’un gouvernement (et éventuellement le censurer) si vous ne siégez pas ? Ou lui poser des questions lors des rituelles séances de QAG ? Les pro-session extraordinaire font aussi valoir qu’ils pourraient utiliser ce temps pour examiner des propositions de loi déposées par des députées.
Ce qu’en dit le chef. Yaël Braun-Pivet a annoncé dimanche qu’elle relaierait cette demande, parce qu’il “ne peut pas se passer trois semaines, un mois, entre la formation du gouvernement et sa présentation devant le Parlement”, estimait-on lundi dans son entourage. La présidente de l’institution avait prévenu de ses intentions le chef de l’Etat, qui ne s’y est pas opposé (il est vrai qu’il pourrait toujours refuser sa demande), selon la même source. Qui prévenait : “S’il reste huit ou dix jours avant le début de la session, ça ne sera pas de trop pour que le gouvernement soit en état de faire un discours de politique générale.”
AVANT NOËL. L’autre exécutif très attendu, c’est la Commission européenne. Mais là encore, il va falloir s’armer de patience. Les commissaires ne devraient pas être passés au grill par les eurodéputés avant mi-octobre, ont appris mes collègues Max Griera et Camille Gijs, pour un vote en novembre et une entrée en fonction en décembre. Un calendrier détaillé dans le Brussels Playbook de ce matin.
Parité. De fait, Ursula von der Leyen n’a pas encore constitué son équipe. La présidente de la Commission a bien reçu les propositions de chaque pays, mais la liste manque de femmes. Nicholas Vinocur et Barbara Moens vous racontent ici (gratuit et en français) comment l’Allemande fait pression sur certains (petits) pays pour qu’ils révisent leur choix.
Des noms en face des postes. Pour les plus joueurs, POLITICO présente ici (en anglais) les 26 pièces du puzzle que UVDL doit assembler d’ici la semaine prochaine et l’annonce de sa Commission.
Yaël Braun-Pivet s’entretient avec les trois questeures de l’Assemblée nationale Christine Pirès Beaune, Brigitte Klinkert et Michèle Tabarot, ainsi qu’avec Laurent Fabius, Boris Vallaud et André Chassaigne.
Gérard Larcher s’entretient avec Pierre Moscovici à 9h30, rencontre le bureau exécutif d’Intercommunalités de France à 13 heures et s’entretient avec Eric Chenut, président de la Mutualité française à 15 heures.
Jordan Bardella participe à la réunion de la commission des Affaires étrangères du Parlement européen à 9 heures, avant une conférence des présidents de groupe du même parlement en présence de Mario Draghi à 16 heures.
Assemblée nationale : réunion de la commission des Lois à 10h30 pour la nomination de rapporteurs pour avis sur le projet de loi de finances pour 2025 (sous réserve de son dépôt). Réunion identique de la commission des Affaires économiques à 11 heures.
Sénat : Claude Raynal et Jean-François Husson tiennent une conférence de presse sur la situation économique et budgétaire de la France et le budget 2025 à 16 heures.
Le tribunal correctionnel de Paris rend son jugement sur une affaire de détournement de frais de mandat concernant Jean-Christophe Cambadélis à 13h30.
7h40. TF1 : Olivier Faure, premier secrétaire du PS … France 2 : Eric Ciotti, président du groupe A Droite de l’Assemblée nationale … RTL : Fabien Roussel, secrétaire national du PCF … RMC : Maël Barnier, porte-parole de Meilleurtaux.
7h45. Franceinfo : Eric Coquerel, président LFI de la commission des finances de l’Assemblée nationale … Radio J : Laurent Hénart, président du Parti radical.
7h50. France Inter : Philippe Pujol, journaliste et écrivain.
8h10. Europe 1/CNEWS : Jean-Michel Blanquer, ancien ministre de l’Education nationale.
8h15. France 2 : Claire Keim, actrice et chanteuse … Radio Classique : Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre … RMC : François Hommeril, président de la CFE-CGC.
8h20. France Inter : Frédéric Encel, géopolitologue spécialiste du Moyen-Orient, Vincent Lemire, professeur d’histoire à l’université Gustave Eiffel et Rym Momtaz, chercheuse consultante à l’International Institute for Strategic Studies … RFI : Jean Jouzel, climatologue, ancien membre du GIEC.
8h30. Franceinfo : Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT … BFMTV/RMC : Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat, sénateur de Vendée … Sud Radio : Karim Bouamrane, maire PS de Saint-Ouen … LCI : Sébastien Chenu, vice-président du RN.
AU TABLEAU DES MÉDAILLES : La France est 5e du classement (6e en total de médailles). 🥇11 🥈12 🥉15
AUJOURD’HUI DANS PARIS INFLUENCE : Document : les pistes de l’IGF pour couper 3 milliards dans les aides aux entreprises … Le Sénat en mode opération transparence sur les prix des mutuelles … L’Apig énervée contre LinkedIn … Telegram, d’un coup un peu moins opaque ? C’est à 7h30 pour nos abonnés POLITICO Pro.
MÉTÉO. De la pluie prévue à Tortefontaine, là où Matignon s’approvisionne en arbres quand ceux des anciens Premiers ministres sont en mauvais point.
ANNIVERSAIRES : Louis Aliot, maire RN de Perpignan … Isabelle Périgault, ancienne députée LR de Seine-et-Marne … Antoine Léaument, député LFI de l’Essonne … Bartolomé Lenoir, député A Droite de la Creuse.
PLAYLIST. Rien n’est figé donc Ça balance pas mal à Paris avec France Gall.
Un grand merci à : nos éditeurs Matthieu Verrier et Pauline de Saint Remy, Sofiane Orus Boudjema pour la veille et Catherine Bouris pour la mise en ligne.
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